PAGES LOCALES 04/05/2024 polémique

La réponse du préfet des Ardennes se fait désirer

Julien Leprieur



Les deux réunions publiques avaient réuni près de 400 personnes. Un chiffre signalé par la commissaire-enquêtrice dans son rapport au préfet Karen Kubena

Givet
Une semaine après l’avis défavorable de la commissaire-enquêtrice   autour de l’incinérateur, les associations désirent une réponse du préfet des Ardennes.
  Les conclusions prises par la commissaire-enquêtrice n’ont pas étonné Joël Dujeux et Myriam Lambert. Les présidents des associations Vigilance Givet et ASBL Promethée, côté belge, sont déjà tournés vers la suite et la décision finale que rendra prochainement le préfet des Ardennes quant à l’implantation du projet Givet Recycling, sur le Parc d’activités communautaires, à Givet.
  Le 23 avril, Brigitte Maréchal remettait son rapport à la préfecture et émettait un avis défavorable à ce projet d’usine de traitement de déchets du bâtiment par la technique de la désorption thermique. L’implantation d’un incinérateur, ont rapidement résumé l’ensemble des habitants de la Pointe. "On s’attendait à cet avis , réagit aujourd’hui Joël Dujeux. Ça nous satisfait mais on ne va pas lâcher."
"La commissaire-enquêtrice, qui est indépendante, a été très claire : elle a résumé ça en douze points qui sont tous négatifs, embraye Myriam Lambert, de l’autre côté de la frontière. Elle a bien résumé le fait que l’industriel ne maîtrisait pas la technique de la désorption thermique. On espère que le préfet prendra tout ça en compte."
  Chez Vigilance Givet, on attend désormais impatiemment la parole du préfet, Alain Bucquet. "On entend que le conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst) se réunisse mais il ne sera rassemblé que début juillet. Ça ne sert à rien d’attendre , estime Joël Dujeux. Le préfet a tous les positionnements, en France et en Belgique. Il doit solliciter ses différents services mais on espère qu’il ne va pas trop tarder."
Dans le cadre d’enquêtes publiques, le préfet dispose de trois mois pour prendre sa décision " à compter de la date de communication du rapport", précise la préfecture. Et "ce délai peut être prolongé".


  Suivra-t-il l’avis de l’enquêtrice ? Difficile de se mouiller même si Joël Dujeux redit que " le pétitionnaire a énoncé des contre-vérités, qu’il était en difficulté de répondre à certains points lors des réunions publiques et qu’il manquait de fiabilité en termes de savoir-faire dans ce domaine."
  Au contraire du public. Brigitte Maréchal souligne elle-même dans son rapport qu’une "partie des personnes qui se sont exprimées avait une connaissance remarquable et approfondie des thématiques du dossier " mais souligne aussi "l’instrumentalisation incroyable de l’enquête publique par les opposants et ce, à des fins, purement idéologiques et politiques."
  La commissaire-enquêtrice parle aussi de " psychose " qui n’a fait "que croître durant les 45 jours de l’enquête publique". "Mais c’est quand même incroyable de la part d’un industriel de partir de rien et de vouloir créer une unité de traitement de 350 000 tonnes de déchets , s’insurge Myriam Lambert. Il n’y a pas d’unité pilote, nulle part."
  "Les Ardennes ne sont pas le réceptacle de ce type de projets , rebondit aussi Joël Dujeux. On est d’ailleurs en train d’envisager l’avenir. Pour ne pas voir fleurir dans les années à venir un troisième projet de ce type. "

Des contributions nombreuses

1847 observations sur le registre numérique
136 observations sur les 14 registres papier.
4532 pétitions ont été recensées par Vigilance Givet.
1264 signatures ont été recueillies en Belgique.
13787 visites ont été dénombrées sur le registre numérique pour 8030 visiteurs.

Une bonne nouvelle :
le rapport et les conclusions de la Commissaire-Enquêtrice, Madame Brigitte Maréchal, sont parus.
Avis défavorable ! (3ème victoire)


 
 
PAGES LOCALES    23/04/2024    polémique 
La commissaire- enquêtrice dit non à l’incinérateur 
Mélanie Demarest


Deux réunions publiques avaient été organisées au Manège de Givet, faisant chaque fois salle comble avec quelque 400 participants. Karen Kubena

Givet
Brigitte Maréchal a rendu hier son avis sur le projet d’incinérateur porté par Wim Pétillion. Un avis qui suit ceux rendus   par les conseils municipaux et communautaire depuis la fin de l’enquête publique. Reste désormais à attendre la décision du préfet. 

    Il aurait été presque anachronique qu’une décision favorable soit rendue au projet. Parce que depuis fin décembre, l’engouement a crû et cela fait bien longtemps qu’une telle mobilisation n’avait pas eu lieu à Givet mais aussi au-delà, dans les communes aux alentours, françaises et belges.
    Hier, la commissaire-enquêtrice a rendu un avis défavorable au projet d’installation sur une surface de 114 000 m? d’une usine de traitement de déchets dangereux et non dangereux à Givet, sur le parc d’activités communautaire de la route de Philippeville.
    L’enquête publique sur le projet rapidement baptisé " incinérateur de Givet " est close depuis le 22 février 2024. À l’issue, le conseil communautaire d’Ardenne Rives de Meuse a été la dernière assemblée à s’opposer à ce projet d’incinérateur, après Rancennes, Fromelennes, Foisches, Givet et Chooz. Et après nombre de communes belges.
    C’était désormais à la commissaire-enquêtrice de se prononcer. Brigitte Maréchal devait initialement rendre son rapport le 15 mars. Une date reportée. " La commissaire-enquêtrice a demandé un délai supplémentaire avec pour objectif de rendre son rapport pour le 12 avril 2024 ", expliquait la préfecture des Ardennes le mois dernier. Il a fallu attendre hier pour découvrir l’avis concernant ce projet porté par l’investisseur flamand Wim Pétillon.
    Un avis longuement étayé qui pointe la " très forte mobilisation de la population. Des affiches " anti-incinérateur " ont fleuri partout dans Givet et les communes voisines ". Un avis qui dresse aussi la longue liste des entités qui ont elles-mêmes émis des réserves concernant ce dossier qui aura définitivement fait l’unanimité contre lui. Parmi eux, l’Agence régionale de santé qui " considère les incertitudes et le manque de transparence sur les calculs et modélisations des indices de risques comme défavorable au dossier tel que présenté ". Ou la Chambre d’agriculture des Ardennes qui a elle aussi dit non.
    Un avis dans lequel Brigitte Maréchal rappelle que la " valorisation des déchets est sans aucun doute une démarche citoyenne car elle constitue une étape dans l’engagement environnemental très présent dans notre quotidien. Elle s’inscrit dans une démarche de développement durable puisqu’on transforme des déchets en ressources utiles ou en énergie, plutôt que de les éliminer simplement, quand c’est possible ". Sauf que ce dossier précis, s’il " semble complet ", " comporte trop de données incomplètes ", pointe-t-elle, avant de signaler : " Il existe beaucoup d’incohérences, d’incertitudes, de manques et d’hypothèses qui ont été citées tout au long de l’enquête et sollicitées beaucoup de réactions . "
    La commissaire-enquêtrice cite l’analyse approfondie de l’étude environnementale qui " laisse apparaître des lacunes quant aux impacts potentiels du projet sur la santé des populations, l’environnement et les dangers ". Elle constate également l’abandon du transport fluvial, lequel " induit forcément l’utilisation du transport routier de façon plus intense que prévu dans le projet et ne s’inscrit donc plus dans une politique de réduction des moyens de transport ". Elle s’interroge sur la provenance des déchets, les quantités établies, sur les rejets atmosphériques – " Des préleveurs d’air ont été implantés du 16 au 18 mai 2022, la durée de deux jours me semble un peu courte " –, sur la gestion de l’eau, les contrôles, l’emploi…

Entre les mains du préfet
    Sur les capacités financières du porteur de projet, aussi. " J’ai demandé à plusieurs reprises des éléments financiers plus probants, mais je n’ai obtenu que quelques lignes d’un bilan comptable ", écrit-elle. " Insuffisant " pour un projet qui se chiffre à quelque 55 millions d’euros.
" Globalement, le dossier manque de cohérence et de précisions pour un projet aussi important. " Douze " points clés " tels que celui-ci ont achevé l’argumentaire de la commissaire-enquêtrice, l’encourageant à trancher en défaveur de cette implantation d’usine à Givet. Désormais, le dossier est entre les mains du préfet.
 
Les faits
En mars 2021, les élus communautaires valident la promesse de vente d’un terrain à Givet. Un entrepreneur flamand veut y installer une usine de collecte, tri et recyclage de matériaux de déconstruction.
En juillet 2022, des déchets dangereux apparaissent dans le projet : 350 000 tonnes sur les 950 000 traitées par an.
En décembre 2023, l’association Vigilance Givet s’inquiète de l’arrivée de ce qu’elle baptise " incinérateur de Givet ".
Le 8 janvier 2024, 200 personnes manifestent devant la mairie de Givet à l’ouverture de l’enquête publique. Deux réunions sont organisées au Manège les 29 janvier et 7 février réunissant 800 personnes au total.
En février et mars, les conseils municipaux et communautaire votent contre l’incinérateur à l’unanimité.



Journal l'Ardennais  30/03/2024    Environnement 
La Wallonie dit non aussi à l’incinérateur  (2ème victoire)


 

Givet
Après les conseils municipaux et communautaires français, la Wallonie   vient de remettre un avis défavorable sur le projet d’installation de l’incinérateur. 
    Le gouvernement wallon a décidé, hier, de remettre un avis défavorable sur le projet d’incinérateur de Givet, dans la foulée de ceux déjà rendus par les communes frontalières de Hastière, Doische, Beauraing, Houyet et Philippeville.
    Pour la Wallonie, l’impact environnemental et sanitaire du projet n’a pas été suffisamment analysé. La Région justifie sa position par le respect du principe de précaution, en l’absence d’une analyse suffisante des effets transfrontaliers du projet en termes de charroi, d’impacts sanitaires potentiels et d’impacts sur les eaux, les sols, les habitats et les espèces protégées. La Wallonie constate également des incohérences dans les données utilisées pour l’étude de risque sanitaire, qui remettent en doute, selon elle, la validité des résultats de l’étude d’incidences.

" En vertu du principe de précaution, j’ai proposé au gouvernement wallon de remettre un avis défavorable " Céline Tellier, ministre de l’Environnement
 
    " L’analyse approfondie de l’étude environnementale fait apparaître des lacunes importantes quant aux impacts potentiels du projet sur la santé, l’environnement, la mobilité, ainsi que sur la biodiversité , a résumé, dans un communiqué, la ministre wallonne de l’Environnement Céline Tellier. En vertu du principe de précaution, j’ai proposé au gouvernement wallon, qui l’a accepté, de remettre un avis défavorable dans ce dossier, tel qu’il est présenté aujourd’hui. "
    L’avis rendu par le gouvernement wallon regroupe les résultats des différentes enquêtes publiques et des avis techniques de l’administration wallonne. Sur cette base, l’exécutif régional a remis un avis défavorable aux autorités françaises.
    Par ailleurs, le gouvernement regrette que la Région et surtout les communes wallonnes n’aient été consultées que quatre jours avant la notification de l’enquête publique, alors que le projet est connu des autorités françaises depuis 2022.
    La société Givet Recycling projette d’implanter une installation de traitement de déchets dangereux et non dangereux (déchets d’enrobés, déchets de démolition…) sur le parc d’activités communautaire, route de Philippeville, à Givet.
Après deux débats publics, les communes de Rancennes, Fromelennes, Foisches, Givet et Chooz avaient émis un avis défavorable. Tout comme le conseil communautaire d’Ardenne Rives de Meuse.
    Close depuis le 22 février, l’enquête publique est désormais en train d’être résumée par la commissaire enquêtrice. Son rapport devrait être remis au préfet des Ardennes le 12 avril. C’est ce dernier qui prendra la décision d’accepter ou de refuser l’installation de ce projet.



Première victoire


Après les conseils municipaux et communautaires français, la Wallonie vient de remettre un avis défavorable sur le projet d'installation de l'incinérateur.
Le gouvernement wallon a décidé, hier, de remettre un avis défavorable sur le projet d'incinérateur de Givet, dans la foulée de ceux déjà rendus par les communes frontalières de Hastière, Doische, Beauraing, Houyet et Philippeville. Pour la Wallonie, l'impact environnemental et sanitaire du projet n'a pas été suffisamment analysé. La Région justifie sa position par le respect du principe de précaution, en l'absence d'une analyse suffisante des effets transfrontaliers du projet en termes de charroi, d'impacts sanitaires potentiels et d'impacts sur les eaux, les sols, les habitats et les espèces protégées. La Wallonie constate également des incohérences dans les données utilisées pour l'étude de risque sanitaire, qui remettent en doute, selon elle, la validité des résultats de l'étude d'incidences.
En vertu du principe de précaution, j'ai proposé au gouvernement wallon de remettre un avis défavorable. Céline Tellier, ministre de l'Environnement
L'analyse approfondie de l'étude environnementale fait apparaître des lacunes importantes quant aux impacts potentiels du projet sur la santé, l'environnement, la mobilité, ainsi que sur la biodiversité , a résumé, dans un communiqué, la ministre wallonne de l'Environnement Céline Tellier. En vertu du principe de précaution, j'ai proposé au gouvernement wallon, qui l'a accepté, de remettre un avis défavorable dans ce dossier, tel qu'il est présenté aujourd'hui. L'avis rendu par le gouvernement wallon regroupe les résultats des différentes enquêtes publiques et des avis techniques de l'administration wallonne. Sur cette base, l'exécutif régional a remis un avis défavorable aux autorités françaises. Par ailleurs, le gouvernement regrette que la Région et surtout les communes wallonnes n'aient été consultées que quatre jours avant la notification de l'enquête publique, alors que le projet est connu des autorités françaises depuis 2022. La société Givet Recycling projette d'implanter une installation de traitement de déchets dangereux et non dangereux (déchets d'enrobés, déchets de démolition...) sur le parc d'activités communautaire, route de Philippeville, à Givet. Après deux débats publics, les communes de Rancennes, Fromelennes, Foisches, Givet et Chooz avaient émis un avis défavorable. Tout comme le conseil communautaire d'Ardenne Rives de Meuse. Close depuis le 22 février, l'enquête publique est désormais en train d'être résumée par la commissaire enquêtrice. Son rapport devrait être remis au préfet des Ardennes le 12 avril. C'est ce dernier qui prendra la décision d'accepter ou de refuser l'installation de ce projet.


Vigilance Givet et Nature et Avenir font barrage au projet





téléchargement des documents ci-dessus


documents de l'enquête publique

MATELE
liens

Givet

Houyet
France